Ayacucho (1) ... L'Antigua du Sud

Ayacucho, Pérou

24 -25 juin 2002

Ayacucho, c'est la ville qui m'a fait retrouver le plaisir de me promener, du côté du mur à l'ombre bien entendu, dans une ville coloniale. Guidé par les nombreux clochers d'églises bâties par les diverses communautés religieuses (franciscains, dominicains, jésuites, carmélites, etc), on découvre ainsi la Plaza des Armas (place centrale) joliment fleurie avec des bancs pour s'y reposer et entourée sur ses quatre côtés de différents édifices avec promenade avec arcades, des cours intérieures où logent restaurants et boutiques, des parcs qui nous invitent au repos et à l'observation, les "mercados" (marchés), aussi des restos avec leur menu complet à 3 soles (1.25$).

Cette ville me fait penser à Antigua au Guatemala, et elle a, elle aussi, sa Semana Santa qui est très courue.

Place centrale de Ayacucho
 

 

Intérieur de la Cathédrale
 

Ayacucho, c'est aussi une ville à 2900 mètres d'altitude et qu'on atteint, de Huancayo, après dix heures de route en bus de 2ème classe (sans air climatisé bien sûr) sur un chemin de graviers à 90 % et sous un soleil de plomb. Heureusement que les montagnes, encore ici, nous font vite oublier les désagréments du transport. Mais ça m'a fait penser à ajouter un autre aspect à mon palmarès personnel : la route la plus cahoteuse des belles routes de montagnes. Certains des paysages étaient semblables à d'autres déjà vus, mais il y en avait aussi des nouveaux, tels une vallée avec beaucoup d'arbres fruitiers, une autre partie très aride (on se serait cru dans un jardin botanique très spécialisé, avec sa section de cactus de toutes les sortes et de toutes les grosseurs).

Sur la route vers Ayacucho

Politiquement, Ayacucho, c'est la ville qui a été le site d'une des principales batailles d'indépendance contre les espagnols en 1824, et le lieu de naissance du groupe de guérilleros des années 60-90, "le Sentier Lumineux". Son fondateur et un de ses principaux leaders, Abimael Guzman, y fut arrêté en 1992. On n'y voit actuellement aucun signe extérieur de cette partie de l'histoire péruvienne, à la différence de la bataille pour l'indépendance qui, elle, a son monument.

Quant à moi, je crois que mon temps d'incubation est maintenant vraiment terminé. Ce matin, dans ma promenade dans la ville, je me sentais comme un poisson dans l'eau. Je demeurerai donc une deuxième journée à Ayacucho pour aller visiter un village historique, Wari, dont le nom vient d'une des civilisations péruviennes qui ont précédé celle des incas.

Pour répondre à Édouard, il y a bien eu des manifestations, d'abord à Arequipa, dans le sud du Pérou, contre la privatisation des compagnies publiques d'électricité et l'état d'urgence y a été décrété à cause de la violence qui a eu lieu. Pendant que j'étais à Lima, il y a eu des manifestations devant le Palais présidentiel, mais sans grabuge : il faut dire qu'il y avait de la police et l'armée pas mal partout. Il y a eu des séances de conciliation entre plusieurs ministres du gouvernement et les représentants des travailleurs sous la présidence de l'archevêque d'Arequipa. Aux dernières nouvelles, tout semblait rentrer dans l'ordre, mais l'état d'urgence est maintenu.

C'est au tour des transporteurs d'être en demande pour avoir accès à des assurances, mais les moyens suggérés par le gouvernement ne font pas l'affaire des transporteurs...alors grèves possible à l´horizon.

Note : j'ai écrit ce texte aujourd'hui le 25 juin, j'avais fait une première partie du texte hier soir, c'est donc la date et l'heure qui apparaissent dans le blog!