Cinéma au Sud des Amériques (1) ... Trisomie 21 - Défi Pérou
Le scénario
Un voyage riche en rebondissements et en moments inoubliables, car notre courageuse bande de douze n’a aucune expérience dans l’éventail des défis proposés. Pas de connaissances de la langue ni du pays, aucune expérience en aide humanitaire ni en ascension d’une aussi vertigineuse montagne. Par contre, l’équipe se donne tous les outils nécessaires pour accomplir sa mission et permet une expérience hors du commun dans l’échange humain qui se produit.
Tous sortent de ce voyage transformé : les Péruviens, les guides, les étudiants en éducation spécialisée et les participants ayant une trisomie 21. Chacun retourne chez lui empli d’une nouvelle vision du monde, de ses limites et de ses richesses. En espérant que dans leur esprit, de nouvelles frontières sont brisées et le cœur de chacun s’élargit. Une aventure pleine de promesses et aux nombreuses dimensions : dépassement personnel, enrichissement culturel, aide humanitaire, transformation des consciences.
La réalisatrice
Le film, destiné à la télévision, devait d'abord durer 45 minutes. Lisette Marcotte propose une version longue pour le grand écran, qui a séduit le public du festival de Rouyn-Noranda.
«Je ne sais pas jusqu'où le film va aller, mais il y a quelque chose qui dépasse nos propres attentes», croit la réalisatrice.
Q Comment est né ce film?
R Je me suis greffée un peu à un projet existant, par l'entremise du producteur, qui m'a demandé de participer à cette belle aventure. J'ai embarqué sans hésitation: j'en voyais tout le
potentiel. Quand j'ai rencontré les jeunes avant le départ, cela a été un coup de coeur.
Q Comment s'est passé le tournage?
R C'est sûr qu'il y avait une complicité au départ, c'était l'une des forces de l'équipe. Il y avait une façon de tourner aussi: on faisait vraiment partie de l'expédition. Notre équipe
devait aussi marcher, faire l'ascension, quand nous ne tournions pas, il y avait vraiment un rapprochement. On était avec eux: à ce moment-là, la caméra a une position très intime.
Je pense que cela fait partie des forces du projet. C'est une aventure pour l'équipe technique comme pour les participants. Il y avait quand même quelques défis techniques: pour nous aussi,
c'était dur.
Q Qu'est-ce qui vous paraît être le message à retenir de Trisomie 21: le défi Pérou?
R Moi, ce que j'aimerais que l'on retienne, c'est l'humanisme qui émane de ça, le fait que les uns permettent aux autres de se révéler à eux-mêmes. Au début, les jeunes avec une trisomie ont
beaucoup de difficultés physiques, mais après, les rôles s'inversent: ils deviennent des soutiens pour les autres jeunes, qui ont peut-être plus de problèmes avec le choc des cultures.
Q On sent les difficultés des étudiants à s'adapter. C'est vraiment fascinant.
R Cela permet de réaliser à quel point les personnes trisomiques peuvent apporter leur contribution à notre société. Quand je suis revenue du Pérou, j'ai été transformée par leur bonheur
simple des choses - l'ici et le maintenant. Ils nous font vraiment du bien: ce sont des diamants bruts. L'instigateur du projet, Jean-François Martin, le dit dans le film: son fils a contribué à
le faire grandir, à faire de lui ce qu'il est aujourd'hui. Cela soulève beaucoup de questions.
Q Quel accueil souhaiteriez-vous que les spectateurs réservent au film?
R Je voudrais que les gens s'ouvrent autant que je l'ai fait afin de s'exposer à ce grand message d'amour universel. Je pense que c'est un film d'amour (rires)! Quand je regarde ça, autant
avec les Péruviens que les participants, le film suscite des réflexions beaucoup plus larges que celles touchant seulement la trisomie.
Source : Anabelle Nicoud sur Cyberpresse
Des commentaires
Jean-François Martin, professeur et initiateur du projet.
Il est ici avec son gars, trisomique.