Bolivie ... Carnaval et danses boliviennes au Carnaval d'Oruro
La Bolivie est un autre pays d'Amérique du sud que j'ai beaucoup apprécié.
Et une chanson de Los Kjarkas, un groupe bolivien que j'aime beaucoup, m'a mis sur la piste : Oruro. Oruro est une petite ville minière de l'Altiplano reconnue internationalement pour son son Carnaval annuel avant le Mercredi des Cendres.
Le Carnaval fait même partie du Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'UNESCO.
En fouillant sur YouTube, j'ai découvert 4 vidéos de edcerezo illustrant les diverses danses de ce magnifique pays telles que mises en scène lors du carnaval d'Oruro.
Et pour terminer, l'excellent site de Vince et Manu en Bolivie m'a fourni un grand nombre d'informations très pertinentes sur ce fameux carnaval et sur les danses qui y sont présentées.
Alors j'ai pensé que tout cela pourrait être une façon intéressante de s'introduire à la Bolivie.
Bien du plaisir !
Le Carnaval d'Oruro
La petite ville, ancienne cité minière, est en effet le théâtre, une fois par an, du plus traditionnel et renommé des carnavals de Bolivie. On vient du monde entier pour y voir les milliers de danseurs arpenter les rues de la petite ville au sons des fanfares. L'ambiance y est unique, extraordinaire, et la ferveur des spectateurs égale celle des danseurs pour qui c'est toujours un honneur de danser à Oruro. L'origine du carnaval est un exemple parfait du syncrétisme entre tradition andine préhispanique et religion catholique. Si la vision de l'entrée du carnaval d'Oruro est un spectacle fascinant et spectaculaire, elle ne prend néanmoins tout son sens qu'à travers les valeurs religieuses, ancestrales et mythologiques, ainsi que dans l'ensemble des différents rites qui accompagnent la pointe visible de l'iceberg, l'Entrée, le fameux défilé des fraternités de danseurs le samedi de carnaval... Le samedi de Carnaval, les groupes ou fraternités de danseurs défilent dans les rues d'Oruro en honneur à la Vierge. Les rues sont bordées de gradins où s'entassent des milliers de gens venus de partout en Bolivie et d'ailleurs. On lance partout des globos (ballons d'eau) et on se projette de la mousse. Le carnaval est un gigantesque jeu où tous sont acteurs, le public et les danseurs qui jouent avec lui.
Le carnaval et ses nombreuses danses sont régies par une série de règles qu'il est bien difficile pour un « gringo » comme moi de percer à jour, et le carnaval lui même suit un rythme bien particulier où rien n'est laissé au hasard. Si la ferveur populaire est incroyable au carnaval d'Oruro, les danses et leurs costumes respectifs ne le sont pas moins. Chaque année ce sont des centaines d'artisans qui travaillent toute l'année pour renouveler entièrement les milliers de costumes et de masques des danseurs. La majorité des danses boliviennes expriment la rebellion des communautés natives contre l'envahisseur espagnol qui installa dès les débuts de la conquête l'exploitation des richesse comme système de gouvernance et de domination sur les indiens au profit de la couronne espagnole. Les premiers groupes folkloriques donnent d'ailleurs à leur représentations chorégraphique un fort sentiment idéologique, caricaturant les conquistadores. Par exemple, la diablada montre la rebellion contre le système de la Mita ou travail obligatoire dans les mines d'argent. C'est une protestation contre l'imposition de la religion et des valeurs étrangères. Les paroles de Lucifer sont sans équivoque: « Ho! Compagnons! En cet instant de jubilation infernale, faisons flamber notre bannière noire contre nos ennemis!" et le choeur des diables de répondre: « Guerre aux chrétiens, Haargh! ». La morenada également montre la rébellion. Cette danse est l'expression des esclaves noirs importés au nouveau monde dans les mines avant de terminer dans les haciendas des zones tropicales boliviennes pour cultiver la coca et élaborer le vin. « Ecrase, écrase, compagnon, avec vigueur dans les vignes de Marie nous travaillons avec vigueur! » raconte la chanson d'adieu de la Morenada. « Ce nègre de Caporal ne nous laisse pas nous reposer, étant du même sang que nous, il nous fait travailler comme des boufs ».
Mais la danse qui se souvient avec le plus de réalisme de l'époque coloniale est la danse des Incas qui possède comme personnages le roi Inca Atahuallpa, Fransisco Pizarro, Diego de Almargo, des douzaines de ñustas (Princesses Incas) et fait furieusement penser à l'histoire du dernier roi Inca Manco Kápac. Il s'agit d'une danse hommage au Soleil (Tata Inti) et à la Lune (Mama Quilla). « Ah soldat barbu au large cou, par quels chemins t'es tu perdu, quel tourbillon t'a amené ici. Tu ne t'es pas rendu compte que je suis le Roi Soleil et que j'ai beaucoup de pouvoir? Que je suis celui qui ordonne au Soleil et à la Lune? Le texte des chansons raconte une partie de la conquista...
Pour en savoir plus : voir le superbe site de Vince et Manu en Bolivie |